Lors de l’assemblée générale de Romania-Luxembourg Businness Forum Asbl en juillet dernier, S.E. M. Vlad Alexandrescu l’ambassadeur de Roumanie a tenu une émouvante allocution sur l’historique des relations diplomatiques entre la Roumanie et le Luxembourg.
Son discours a marqué en même temps la fin de sa mission diplomatique à Luxembourg, une mission très appréciée à la fois par les roumains et le luxembourgeois remplie d’actions absolument remarquables dans le domaine culturel, diplomatique et économique. Son discours sur les relations entre la Roumanie et le Luxembourg possède une grande valeur historique et documentaire. Avec l’accord de son Excellence j’ai le plaisir de le partager avec vous tous. S.E. M. Vlad Alexandrescu est membre fondateur et président d’honneur de RomLux Asbl.
Discours prononcé par S. E. Monsieur Vlad Alexandrescu, Ambassadeur de Roumanie,
à l’occasion de l’Assemblée Générale de l’Association
« Romania – Luxembourg Business Forum »,
Le 13 juillet 2011
Monsieur le Président,
Madame et Monsieur les Vice-Présidents,
Chers Amis,
J’ai le très grand plaisir de d’être aujourd’hui parmi vous, dans la nouvelle résidence qu’occupe Madame Marina von Kamarowsky, la Vice-Présidente de notre Association et propriétaire de la prestigieuse Galerie d’Art MvK, qui nous a tant de fois accueillis dans ses locaux à la fois inspirés et chaleureux.
Pour cette Assemblée Générale, M. le Président Razvan Radu m’avait prié de dire quelques mots au sujet de l’évènement majeur que nous célébrons cette année, à savoir 100 ans de relations diplomatiques entre la Roumanie et le Luxembourg.
Il s’agit d’un moment très important pour l’histoire commune de ces deux pays qui ont noué au fil du temps des liens historiques, sociaux et culturels solides et qui ont connu, surtout après 1990, un approfondissement du dialogue et un enrichissement des échanges au bénéfice de ces deux peuples.
L’Ambassade de Roumanie a travaillé afin de constituer un montage d’archives qui puisse illustrer une partie de cette longue histoire.
Les documents d’archives que vous pourrez consulter aujourd’hui couvre la période de 1902 jusqu’à 1947 et révèle le contexte historique et les intérêts qui ont été à la base de l’établissement des relations diplomatiques entre nos deux Etats. Il a été réalisé à partir de documents des Archives du Ministère roumain des Affaires Etrangères et des Archives Nationales de Luxembourg, institutions que je remercie de leur soutien. Pour identifier ces documents, Raluca et moi-même, avons travaillé dans ces deux fonds, dont nous gardons le meilleur souvenir. Outre l’évolution de la relation bilatérale roumano-luxembourgeoise, les documents montrent bien aussi la place de nos deux pays sur la scène internationale aussi bien que de leur implication dans les relations internationales de l’époque.
Il importe de voir que l’établissement des relations diplomatiques entre la Roumanie et le Grand-Duché de Luxembourg est précédé de loin par des rapports historiques entre les peuples qui habitaient le territoire actuel de nos deux pays. Tout le monde sait que je parle ici des migrants de la région de Luxembourg qui se sont installées au XIIe-XIIIe siècles dans la région de Sibiu et Sighișoara et au XVIIIe siècle dans le Banat roumain.
Ces migrants, qui faisaient partie d’une population germanophone plus large, appelée à venir s’installer en Transylvanie, ont grandement contribué à bâtir une culture matérielle et spirituelle de premier ordre, qui a perduré en Roumanie jusqu’à nos jours. Je vous rappelle que l’année dernière la Fondation Nobel a décerné son Prix de Littérature à l’écrivain germanophone Herta Müller, originaire du village Nitzkydorf du Banat roumain. Herta Müller – écrivain allemand ou roumain ? Le dilemme n’a pas été tranché jusqu’à présent. Et si elle était tout simplement un écrivain luxembourgeois ?
Au début du XXème siècle on a déjà une forte minorité saxonne qui existe en Roumanie. C’est dans ce contexte qu’en 1902-1904 le Chargé d’Affaires du Luxembourg à Bruxelles, le comte d’Ansembourg, initie des négociations avec le Ministre Plénipotentiaire de Roumanie à Bruxelles, Eugen Mavrodi, en vue de conclure une convention d’extradition entre les deux pays.
Ce fut le 5 décembre 1910 que s’établirent les relations diplomatiques entre la Roumanie et le Grand-Duché de Luxembourg, par la nomination d’un premier envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire, résident à Bruxelles, par le Roi Charles Ier de Roumanie auprès du Grand-Duc Guillaume IV de Luxembourg. La personne désignée pour remplir cette fonction était Trandafir G. Djuvara, qui conservera cet office jusqu’au 11 août 1920, c’est-à-dire presqu’une dizaine d’années.
La motivation du Ministre roumain des Affaires Etrangères pour cette démarche est basée sur les proches relations de parenté qui existaient entre la famille royale de Roumanie et la dynastie luxembourgeoise. En effet l’épouse du Roi Charles Ier de Roumanie, la Reine Elisabeth, était la cousine germaine du Grand-Duc Guillaume IV de Luxembourg. Sa mère était Marie princesse de Nassau-Weilburg, sœur du Grand-Duc Adolphe de Luxembourg. Elle avait épousé Hermann prince zu Wied.
Ces relations de proche parenté entre la maison de Roumanie et la famille grand-ducale de Luxembourg se sont consolidées le 10 juin 1948, lors du mariage de la princesse Anne de Bourbon-Parme avec le Roi Michel de Roumanie. La reine Anne est cousine germaine du Grand-Duc Jean de Luxembourg.
Après la Première Guerre Mondiale, Trandafir G. Djuvara cède la place à Henri Catargi, qui remet ses lettres de créances à la Grande-Duchesse Charlotte le 11 août 1920.
C’est à cette époque que le Luxembourg songe à accréditer un représentant en Roumanie.
Le 21 janvier 1921, la Grande-Duchesse Charlotte nomme François Nothumb en qualité de Consul du Luxembourg à Bucarest. Le 22 mars 1921 le ministre des Affaires étrangères, Take Ionescu, adresse à son homologue luxembourgeois une lettre confirmant l’accord du Roi Ferdinand de Roumanie, de donner à François Nothumb l’exequatur d’usage reconnaissant sa qualité de Consul de Luxembourg à Bucarest.
D’après les documents d’archives, on peut voir que c’était en fait François Nothumb qui tout au long de l’année 1920 avait réitéré des démarches auprès d’Emile Reuter, pour promouvoir l’ouverture d’une représentation consulaire luxembourgeoise à Bucarest. La raison principale qu’il invoque dans ses lettres est d’ordre économique et concerne l’opportunité d’acheter en Roumanie du maïs en échange de produits manufacturés luxembourgeois, selon un système de compensation souvent utilisé à l’époque au niveau des échanges commerciaux entre pays. Une autre raison mentionnée par Fr. Nothumb est l’existence d’une population de 250.000 de Transylvains d’origine luxembourgeoise vivant en Roumanie et s’intéressant au Luxembourg. Fr. Nothumb se propose lui-même comme candidat au poste de consul à Bucarest, pour commencer à titre bénévole, fonction qu’il obtient et qu’il exercera jusqu’en 1935.
La grande crise des années ’30 génère également une forte instabilité politique qui se traduit au niveau des relations diplomatiques par une succession rapide de chefs de mission de Roumanie auprès le Grand-Duché de Luxembourg.
Le 20 août 1930, M. Georges Grigorcea dépose les lettres de créance auprès de la Grande-Duchesse, en remplaçant Henri Catargi. C’est le 28 août 1930 qu’est signé à Bucarest l’Accord commercial provisoire entre la Roumanie et l’Union économique belgo-luxembourgeoise. En 1932 Georges Grigorcea est remplacé par Radu Djuvara, le fils du premier envoyé extraordinaire de Roumanie auprès du Luxembourg. L’année suivante R. Djuvara sera lui-aussi remplacé par Démètre Ghika, qui remet ses lettres de créance le 20 septembre 1933. Il restera en poste jusqu’au 16 décembre 1936, pour être remplacé par Radu Djuvara, pour un deuxième mandat. Ce mandat sera lui aussi assez court, R. Djuvara étant remplacé par Vasile Rădulescu-Mehedinți qui présente ses lettres de créance le 14 juin 1938.
Il faut remarquer que tous ces représentants diplomatiques de la Roumanie étaient des figures de premier ordre. Démètre Ghika (1875-1967), par exemple, était un diplomate chevronné. Nommé consul à Salonique (1904- 1905), il avait fait des postes d’ambassadeur à Sofia (1911-1913), Vienne (1905-1911), Rome (1914-1917, 1928-1931), Paris (1920-1922) et Bruxelles (1933-1936). A côté du dr. Ion Cantacuzino, de Nicolae Titulescu et Caius Brediceanu, Démètre Ghika a été membre de la Délégation Roumaine de Paix à à la Conférence de Paris (1919). Entre 1931 et 1932, il a été Ministre des Affaires Etrangères. C’est cet ambassadeur qui a laissé des mémoires, en français, dont permettez-moi de vous lire une page, très évocatrice pour la période des années 1930 :
« Pour se distraire de ces pensées attristantes, le corps diplomatique de Bruxelles, accrédité aussi à Luxembourg (à l’exception de la France et de l’Italie, représentées sur place par des Légations) s’offrait systématiquement des escapades au Grand-Duché voisin, à l’occasion de la célébration de la Fête Nationale. Alors, les membres de la grande famille diplomatique occupaient les wagons Pullmann de l’express de Strasbourg, tels des lycéens en liberté, et, après quelques heures de voyage, de se retrouver devant le dîner et la réception à la Cour, logés à la même enseigne, au cœur de Luxembourg, ville entourée par les fortifications de Vauban et disparaissant sous les roses et la verdure.
Le Couple Ducal, entouré d’un groupe joyeux mais discipliné d’enfants, garçons et filles, donnait l’exemple d’une vie de famille tranquille et sans faste excessif. Ayant succédé à sa sœur qui était restée une figure émouvante de martyre, obligée de supporter le coup de force de l’envahisseur teuton en 1914 et d’occuper un trône asservi à la place de la cellule souhaitée dans un cloître, la Grande-Duchesse dirigeait son groupe d’enfants d’une autorité que le sourire rendait convaincante. C’était de la même façon qu’elle conduisait aussi les affaires de l’État – secondée, dans ses apparitions officielles, par le Prince Félix de Bourbon-Parme, son époux. Le souvenir des blessures de la guerre était toujours très vivant. Les horreurs de l’occupation de 1940 allaient dépasser de beaucoup celles de la guerre précédente. La Souveraine avait auprès d’elle d’habiles conseillers – à leur tête, Monsieur Bech, tour à tour président du Conseil ou simple ministre des Affaires étrangères. Grâce à la scène internationale de la Société des Nations et aux sessions de Genève, la valeur de cet homme d’État a pu être appréciée par toutes les chancelleries et les personnalités du monde diplomatique de toutes les nations. Si le domaine d’activité de Monsieur Bech n’avait pas été réduit aux modestes limites du territoire du Grand-Duché, il est certain que, placé à la tête des affaires d’une grande puissance, il aurait fait une excellente figure. Tel qu’il était, nous avions affaire à un érudit, d’une culture française vaste, et à un partenaire de conversation dont les anecdotes nous égayaient dans ces moments de fatigue luxembourgeoise. Aujourd’hui, après la catastrophe de 1940, le Luxembourg se trouve incorporé dans le Benelux, et la tâche de ses dirigeants est simplifiée par ce renforcement de sécurité au cas où de nouvelles menaces viendraient de l’est ».
En 1935, le consul luxembourgeois à Bucarest François Nothumb est nommé par le Joseph Bech en tant qualité de consul à Paris. De suite, le 25 novembre 1935 il ferme le Consulat à Bucarest, en liquidant aussi sa gestion. Le 15 décembre 1937, M. J. B. Duhr, industriel à Bucarest, est reconnu par le ministère des affaires étrangères de Roumanie en tant que vice-consul du Grand-Duché à Bucarest.
La Seconde Guerre Mondiale provoque un court-circuit des relations bilatérales roumano-luxembourgeoises. Une note verbale très brutale du 1er juillet 1939 du Ministère des affaires étrangères allemand demande à la Roumanie de fermer ses légations à Oslo, à la Haye et à Bruxelles, au plus tard le 15 juillet 1940, puisque le gouvernement allemand souhaitait traiter directement les problèmes politiques concernant les Etats occupés :
« Das Auswärtige Amt beehrt sich, der Königlich Rumänischen Gesandtschaft folgendes mitzuteilen:
Nachdem die deutschen Truppen das gesamte Staatsgebiet von Norwegen, den Niederlanden, Belgien und Luxemburg besetzt haben, ist die gesetzmässige Gewalt in diesen Ländern in deutsche Hand übergegangen. Ausserdem sind die früheren Regierungen dieser Staaten aus ihrem Land geflüchtet, sodass sie legale Regierungsfunktionen nicht mehr ausüben. Unter diesen Umständen ist der Tätigkeit der bei den früheren Regierungen dieser Länder akkreditiert gewesenene diplomatischen Vertretungen die Grundlage entzogen. Wenn die Königlich Rumänische Regirung diese Länder betreffende Angelegenheiten politischer Art zur Sprache zu bringen wünscht, würde dies im Auswärtigen Amt durch ihre diplomatische Vertretung in Berlin zu geschehen haben.”
De suite, le 15 juillet 1940, le Roi Charles II, mettait fin, par décret, à la mission de Vasile Radulescu-Mehedinti à Luxembourg.
Monsieur le Président,
Chers Amis,
Le dernier document d’archives que l’exposition présente porte la date de 1947 et fait référence à la reprise des relations diplomatiques après la fin de la Seconde Guerre Mondiale. A cette époque, le Gouvernement luxembourgeois charge M. Yvan Cahen Franck, luxembourgeois qui travaille à Bucarest en tant que correspondent adjoint de l’Agence France Presse, de représenter les intérêts luxembourgeois en Roumanie. En fait, ses deux premières tâches sont, tout d’abord, d’identifier et d’assurer le retour à Luxembourg des prisonniers de guerre luxembourgeois, enrôlés de force dans l’armée allemande et mobilisés sur le front de l’Est, qui se trouvaient à l’époque encore en Roumanie et en Union Soviétique, et, puis, de promouvoir les intérêts commerciaux du Grand-Duché en Roumanie.
Pendant la période de la Guerre Froide il faut mentionner la date de 12 novembre 1966, quand les relations diplomatiques entre la Roumanie et le Grand-Duché de Luxembourg sont élevées au rang d’Ambassade et les visites d’Etat de haut niveau du Président Nicolae Ceausescu au Grand-Duché de Luxembourg, du 27 au 28 octobre 1972, suivie par la visite d’Etat du Grand-Duc Jean en Roumanie, du 25 au 28 octobre 1976. A ces deux occasions, des échanges abondantes de décorations ont exprimé la volonté des deux administrations de surmonter de différences idéologiques.
Mais ce ne fut qu’après 1990 que les relations entre nos deux pays ont connu un essor spectaculaire. Le 12 février 1992 la Roumanie ouvre une ambassade résidente à Luxembourg, et les luxembourgeois découvrent le visage de M. Tudorel Postolache en tant qu’ambassadeur de Roumanie. C’est un signe de reconnaissance par la Roumanie de l’importance du Grand-Duché de Luxembourg dans la configuration européenne et de l’intérêt pour l’approfondissement des relations bilatérales à tous les niveaux. A son tour, le Luxembourg accrédite en octobre 1995 M. Yves Spautz en tant que premier ambassadeur du Grand-Duché en Roumanie, résident à Athènes.
Dans l’histoire récente, le Luxembourg s’est distingué en tant que grand ami de la Roumanie, en soutenant à maintes reprises mon pays dans ses efforts en vue d’adhérer à l’OTAN et à l’Union Européenne. Les visites d’Etat et de travail de dirigeants roumains à Luxembourg et de dirigeants luxembourgeois en Roumanie sont devenues une constante des relations diplomatiques. J’en cite ici la visite du Président de la Roumanie, S.E. Traian Băsescu, le 15 et 16 mars 2007 et la visite à Bucarest et à Sibiu de S.A.R. le Grand-Duc Henri le 12 octobre 2007.
C’est d’ailleurs à Luxembourg, le 24 avril 2005, sous la Présidence luxembourgeoise du Conseil Européen, que fut signé le traité d’adhésion de la Roumanie (et de la Bulgarie) à l’Union Européenne.
2007, année de l’adhésion officielle de la Roumanie à l’Union Européenne, est aussi l’année d’une coopération approfondie roumano-luxembourgeoise au niveau de la culture, lors du programme Luxembourg et Sibiu, capitales européennes de la culture. Un programme très ample d’activités culturelles a été présenté à Luxembourg, avec la participation des principaux operateurs culturels de nos deux pays.
Le 5 mai 2010 nous avons signé à Luxembourg le nouveau Programme d’échanges dans le domaine des sciences, de la technologie, de l’éducation, de la culture et du sport pour la période 2010-2014 qui définit le cadre général de coopération bilatérale.
Il y a d’ailleurs parmi nous des gens qui ont contribué directement à la construction de ces relations et qui puissent en témoigner.
Chère Razvan Radu, parmi les jeunes roumains résidant à Luxembourg vous vous distinguez par une carrière d’entrepreneur qui a déjà accumulé des repères importants, par un esprit d’initiative qui vous transforme dans un visionnaire de l’avenir, doublée d’une vraie passions pour les relations interhumaines et les communautés cosmopolites. Conjuguant toutes ces qualités vous êtes devenu un liant continuel entre des gens de milieux très différents, qui vous apprécient pour les facettes diverses de votre personnalité.
Ayant fait vos études à l’Université Polytechnique de Bucarest, vous y avez absorbé toute la passion du neuf qui germait dans ses mythiques années roumaines ’90, finissant vos études en Faculté d’Automatique et Ordinateurs. Immédiatement après, vous avez été le bénéficiaire de la première série de bourses pour étudiants roumains, où vous avez approfondi vos études à la Faculté d’Informatique appliquée de la très jeune Université du Luxembourg. Vous n’avez pas attendu la fin de vos études pour vous intégrer au milieu des hommes d’affaires luxembourgeois et pour y initier et développer d’importants projets ICT, dans lesquels vous avez apporté toute votre passion pour la communication humaine et votre expertise dans le domaine des technologies.
Vous vous êtes consacré au projet de cette Association, d’abord dans une forme embryonnaire, puis sous la forme que nous connaissons aujourd’hui, qui a vu le jour lors de la visite officielle à Luxembourg du Président de la Roumanie, en mars 2007.
Chère Marina von Kamarowsky, Madame la Vice-Présidente, c’est avec un immense plaisir que je vous salue dans ce contexte et je rends hommage à votre activité infatigable pour la promotion de la culture roumaine au Luxembourg. Je dois avouer que, depuis que j’ai eu le plaisir de faire votre connaissance à mon arrivée à Luxembourg, j’ai eu en vous une vraie amie, et même une complice dans des aspirations communes. Des choses qui, à moi, tout frais arrivé au Luxembourg, me semblaient impossibles ou du moins inatteignables, sont devenues avec vous non seulement raisonnables, mais même à portée de la main.
Par vos racines dans l’ancienne société roumaine la mieux éduquée et la plus brillante, mais aussi qui a le plus souffert durant la longue période du communisme, par votre amour pour l’art et la culture, par votre passion pour l’amitié et les relations humaines, vous nous avez fait, Raluca et moi, nous sentir, du premier coup, chez vous, comme si nous étions dans les meilleurs salons de Bucarest. Vous avez apporté avec vous et autour de vous un coin de cette Roumanie digne et tragique, qui a depuis si longtemps disparu de la carte de notre monde, et vous l’avez acclimaté dans ce Luxembourg cosmopolite et international, en l’assortissant aux couleurs du fair-play et des échanges artistiques, qui font si bon-message dans votre maison.
Cher Bernard Elvinger, Monsieur le Vice-Président, permettez-moi, à la fin de mon mandat au Luxembourg, de faire votre éloge comme un éminent homme d’action. Avec votre formation technique supérieure, vous étiez déjà aux meilleures loges afin de recueillir la direction des affaires de votre famille, à savoir de ce jardin en fleurs qu’était la Société Agrilux au moment où votre père s’en est retiré. Votre préparation et votre expérience en qualité de haut cadre dirigeant vous ont permis d’étendre à la fois les activités et le réseau géographique de votre entreprise, de façon à instituer de solides présences économiques sur le territoire de la Roumanie et de la République de Moldavie.
Votre sens aigu de la réalité et votre discernement en matière de politique de personnel vous ont aidé à choisir les meilleures opportunités et aussi les meilleurs gens pour les exploiter. Je saisis cette opportunité pour vous féliciter de la présence, auprès de vous, de M. Dan Petrusa, jeune apprenti et fidèle pilier de votre société. Avec Heike Zimmer, votre merveilleuse compagne, vous êtes les uniques administrateurs délégués de ce qui est devenu le Groupe Agrilux.
Votre passion pour découvrir la Roumanie vous a mené plus loin que le simple intérêt économique et vous avez appuyé différentes initiatives culturelles, au début sans un support institutionnel précis. Au moment de la création de RomLux, nous avons pu compter sur vous comme sur un rallié de la première heure. Votre intérêt pour la Roumanie avait mûri dans une véritable passion et vous avez contribué de manière déterminante au succès de pratiquement toutes les opérations de l’Association. J’en cite ici seulement le stand roumain au Bazar International de ces quatre dernières années, une présence qui a augmenté, en espace et en qualité, grâce à votre intelligence et à votre support.
Pour toutes ces raisons, j’ai l’immense plaisir de vous remettre à chacun un diplôme d’excellence, cette année même, où nous célébrons 100 ans de relations diplomatiques entre la Roumanie et le Grand-Duché de Luxembourg, et où la remise de ces diplômes revêt tout sa signification naturelle.